Ma participation à l’École Africaine sur la Gouvernance de l’Internet 2016 : Un exercice pratique inoubliable.
Du 11 au 15 Octobre 2016 à Durban en Afrique du Sud, j’ai eu l’occasion de participer à l’École Africaine sur la Gouvernance de l’Internet, organisée par APC (l’Association pour le Progrès des Communications), en collaboration avec le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique).
Au programme de cette session d’éducation et de renforcement de capacités en matière de Gouvernance de l’Internet, il y eut cet exercice pratique de simulation, appelé “Practicum”. Son objectif : aboutir à une “déclaration multipartite prenante africaine vis à vis du phénomène de coupures partielles ou totales d’accès à d’Internet “ observées de plus en plus fréquemment en Afrique durant ces dernières années. La déclaration devrait être issue d’une séance de négociation “simulée” entre les parties prenantes de l’Internet au niveau de l’Afrique. Les parties prenantes ont été “invitées” en se référant à celles définies par l’Agenda de Tunis sur la Société de l’Information. Elles comprenaient donc les représentants des Gouvernements, de la Société Civile, du Secteur Privé et ceux de la Communauté Technique.
Il serait impossible de décrire correctement le déroulement de l’exercice afin de permettre à une personne qui n’y était pas, de se représenter réellement ce qui s’est passé.Bien que les participants à cet exercice de formation aient été sélectionnés de manière à inclure les représentants des quatre groupes tels que définis par l’Agenda de Tunis pour la Société de l’Information, les rôles leurs ont été assignés de manière aléatoire. Ainsi par exemple, un(e) participant(e) issu(e) de la société civile pouvait jouer un rôle de représentant de Gouvernement lors de cette simulation, ainsi de suite. En plus de ces parties prenantes, les professionnels des médias ont eu à jouer le rôle d’observateur.
Il était frappant de voir le haut niveau d’engagement des participants. A force de jouer les rôles, j’ai eu l’impression qu’ils sont devenus de vrais représentants de leurs parties prenantes respectives.
Quant à la personne chargée de la médiation, j’ai été émerveillé par son professionnalisme. C‘était la Directrice Exécutive de l’APC en personne. Elle s’est même entourée d’un service de Secrétariat, bien plus même, d’un service de sécurité, montrant son implication dans ce jeu de rôle que demandait l’exercice.
Rien n’a été ménagé pour mener à bien ce travail. Il a bien fallu travailler durement afin d’aboutir au résultat dans les délais requis. Je me souviens de cette nuit où il a fallu répéter un tour de négociations dans la soirée. La séance s’est achevée après minuit.
Dans le passé, j’avais eu le privilège de discuter avec certaines personnes ayant participé aux travaux du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI de 2003 à 2005). Elles m’avaient dit que les tractations pouvaient se prolonger jusque tard dans la nuit. C’est justement lors de cette séance que j’ai pu comprendre les circonstances de mise en place de textes tels que l’Agenda de Tunis pour la Société de l’Information et autres.
Aboutir à notre “déclaration multipartite africaine vis à vis du phénomène de coupures partielles ou totales d’accès à d’Internet “ ne fut donc pas chose facile. Il fallait avoir un accord de toutes les parties prenantes sur chaque paragraphe, sur le choix de tel ou tel autre vocable à utiliser. La facilitatrice, constante dans sa ligne de conduite assurait que tout paragraphe qui n’obtenait pas l’accord de tous devait être rayé de la déclaration. C’est ainsi que les uns et les autres se résolvaient à assouplir leurs positions de départ, afin d’aboutir à un consensus.
En définitive, mon impression est que cet exercice fut conduit selon les règles classiques de négociations internationales. A un certain moment, on pouvait se poser la question suivante : Était-ce juste un exercice de simulation ? Bref, la formation fut très enrichissante. Toutes mes félicitations à l‘équipe d’encadrement de cette formation et aux participants.